L'expérience WOOFing

Coucou tout le monde !

Alors, vous profitez bien de la chaleur estivale en France ?
Vous avez bien de la chance, car le temps australien est légèrement humide... En réalité, il pleut des trombes d'eau. Et cela rend le concept de road trip nettement moins marrant au quotidien : bouillasse qui s'incruste partout dans le van, chaussettes en permanence mouillées... Boumbo nous a même fait le sale coup, un soir alors qu'on rêvait de se glisser dans nos draps, de fuir du toit. Quelle joie de devoir éponger notre matelas et nos oreillers à 23h ! Bon, il fallait simplement resserrer les vis de la petite lucarne. Pour plus de sécurité, on a ajouté du joint silicone autour de la lucarne (vous allez voir plus tard qu'on est devenus des experts en bricolage), et maintenant on est au sec. Ouf !

Cette dernière semaine aura été pour nous riche en découvertes, déconvenues, moments de rigolade et moments de ras-le-bol aussi. Car nous avons testé le WOOFing !
Alors déjà, pour vous expliquer un peu, WOOFing signifie Willing Workers On Organic Farms, donc en V.O : travailleurs volontaires dans des fermes biologiques. En gros, il s'agit de travailler 4-5 heures par jour chez quelqu'un en échange du gîte et du couvert.

Samedi dernier, nous sommes arrivés à Byron Bay.
Mais avant, nous avons fait un petit crochet par Ballina, pour aller saluer Ian et Janine. On a été accueillis royalement, avec un  délicieux dîner et une chambre chaude et confortable. (Et une bonne douche chaude ! Youpi !) Ian a été content de revoir Boumbo en pleine forme,  et il a même fait cadeau à Gildas d'une étrange casquette à queue de cheval. Gildas a enfin pu réaliser son rêve d'avoir les cheveux longs !

Au passage, avec Ian, on apprend toujours de nouvelles expressions australiennes qui valent leur pesant d'or.
Gildas, tu es "flash as a rat with a gold tooth" ! ("aussi classe qu'un rat avec une dent en or" = se dit de quelqu'un très fier de sa personne !)

Ian et Janine partent vivre à Bali dans quelques jours (Les pauvres !!) Bonne chance pour leur nouvelle vie là-bas !

 Après Ballina, direction Byron Bay, à quelques kilomètres. Byron Bay est célèbre pour ses magnifiques plages (on y reviendra... Plus de photos dans un prochain article), son climat doux (il paraît !) et son mode de vie alternatif. C'est le paradis des babas cools et des écolos. C'est aussi une destination touristique prisée, ce qui rend le camping sauvage (que nous pratiquons intensivement) totalement impossible. Après avoir tourné pendant des heures, nous nous sommes résolus à nous payer un emplacement de camping pour la nuit. 30 dollars pour un bout d'herbe, aïe aïe aïe !

 La plage de Byron Bay n'est pas célèbre pour rien ! C'est un enchantement !

Et l'arrière pays est une merveille également. Pas étonnant que les hippies aient décidé de s'installer là il y a des années !


Le lendemain de notre arrivée, nous nous sommes décidés à tenter l'expérience WOOFing, afin d'avoir plus de temps pour visiter le coin, et afin de goûter à ce mode de vie alternatif.

Nous avons donc atterri chez Jude, Hanson et leur fils de 2 ans, Sam. Ils partagent avec 5 autres familles une immense propriété de 50 hectares, et chacun a sa petite maison sur ce terrain. La plupart des problèmes sont gérés en commun (recyclage, plantations, entretien...) et tous ont optés pour un mode de vie écolo : toilettes sèches, compost, citernes à eau de pluie, et recyclage systématique... Ca s'appelle une communauté.

 La maison de Jude, Hanson et Sam, au milieu d'une nature luxuriante et sauvage.



 Un ancien kombi wolskwagen à l'abandon dans le jardin. La plante grimpante qui le recouvre donne des légumes qui s'appellent des chokos. On ne connaissait pas. C'est assez fade.

  Le Boumbo, garé dans le "jardin".


 Les autres maisons des membres de la communauté.


Jude et Hanson vivent au milieu d'un bazar ahurissant, où vieilles baignoires, matelas crevés et cadres de fenêtres côtoient de vieux écrans d'ordinateurs et des chiffons en tous genres. Ca peut toujours servir, dira-t-on... L'hygiène était également quelque peu absente de la maison, ce qui a rendu notre séjour assez éprouvant... On a passé la semaine à marcher sur la pointe des pieds et à faire abstraction de la crasse ambiante. La Woofeuse précédente avait tout juste éradiqué l'invasion de cafards dans la cuisine, que nous avons eu différents nids de fourmis dans les placards. On a aussi eu la mauvaise idée de laisser nos serviettes dans la salle de bain, elle ont donc été utilisées par tous les membres de la famille, elles ont aussi servi de serpillères. Elles sont maintenant en triste état. Heureusement qu'on avait planqué nos brosses à dent, elles auraient subi le même sort !

 Voici Sam, leur fils de 2 ans. Il est mignon, n'est-ce pas ? Ne vous y fiez pas ! C'est un vrai petit monstre qui dessine sur les murs, hurle des ordres, jette son assiette pleine par terre quand il en marre et vous frappe avec ses jouets. Bien entendu, il ne faut surtout pas le contrarier et lui fixer d'interdits, ça pourrait "freiner son développement cérébral". L'enfant roi par excellence.

 Quand on est arrivés, Jude nous a proposé d'emménager dans une vieille caravane au milieu de bois : pas d'eau courante, toutes les vitres cassées (il fait 10 degrés la nuit), le bois moisi qui tombe en miettes et le pluie qui rentre par tous les trous... Non merci, on va rester dans Boumbo !

 La caravane en question...


Notre travail : restaurer un vieux bus laissé à l'abandon au fond du jardin depuis plus de 10 ans, sous la pluie. Un bonhomme y a vécu pendant 10 ans (en l'état), on s'est demandés comment il avait fait.
Nous qui pensions être assez roots, on s'est trouvés bien chochottes !

 Le pont qui mène au bus. Attention, ça glisse !


Bonjour le bus !!

 Dites-donc, c'est coquet à l'intérieur !

 De l'autre côté, c'est encore pire. Oh là là, y a du boulot !!!

 C'est le premier jour, Gildas est heureux comme un prince en découvrant le bus.

 Claire porte son seau, pleine d'entrain !

 Après 3 jours de récurage, les sourires sont retombés !
(Au passage, notez la différence avant-après entre le côté droit et le côté gauche. On a bien frotté, hein !)

 Au final, après récurage et peinture de la bête, on est assez contents de nous. (L'extérieur est toujours aussi pourri et l'eau rentre de partout, mais on a fait ce qu'on a pu).

Bilan :

Côté négatif : eh bien, tout ce qu'on a cité plus haut.
-La saleté alarmante
-L'impression de se faire légèrement exploiter (quand on a fini nos heures de boulot, on a le droit de venir faire la vaisselle pour Claire ou réparer les ordinateurs pour Gildas, ou bien on doit occuper le petit monstre)
-Le travail de sagouins qu'on a dû faire (des vis de récup qui se cassent, des bouts de plastique et du scotch pour réparer les vitres cassées, de la peinture pour cacher la rouille qui ronge le bus et les fuites d'eau...)
-L'enfant roi qui nous martyrise
-La pluie qui n'a pas cessé pendant tout notre séjour !

Côté positif :
-Une bonne leçon de vie pour nous
-L'expérience d'un mode de vie radicalement opposé au nôtre. Pas facile !
Claire qui se voyait bien plus tard habiter à la cambrousse avec plein de bêtes s'est dit que, finalement, la réalité des choses était bien moins rigolote que ce qu'elle s'imaginait ! (C'est drôle comme, dans mon rêve de campagne, j'avais fait abstraction du fait qu'il fallait porter des bottes en caoutchouc moches pleines de gadoue, des vieux vêtements pas salissants, et ramasser les crottes de poules... Sans oublier de les nourrir avec un seau plein d'épluchures qui puent. La ville, c'est pas si mal finalement !)
-Une nature magnifique, le chant des kookaburas tous les jours, des dizaines de petits wallabies qui sautent autour du bus (impossible à photographier, ils sont bien trop sauvages)
-Et quelques bons moments de rigolade et de partage


Claire s'est même fait des copines !

Un spectacle de danse africaine à la ville voisine pour notre premier jour. On ne peut d'ailleurs pas dire que la communauté africaine était fortement représentée !
























Le soir de l'anniversaire de Hanson (47 ans), plusieurs autres habitants de la communauté sont venus dîner. Ils avaient amené des plats délicieux et l'ambiance était très sympa et chaleureuse.
De gauche à droite : Hanson, Sam, Jona, Tania, Jude et Nick (l'ancien habitant du bus !)

On sera finalement restés 6 jours chez Jude et Hanson, et on a poussé un gros soupir de soulagement quand on a repris la route. C'est sûr, on se rappellera de cette expérience !

On vous embrasse bien fort !
A bientôt !

6 commentaires:

thibault a dit…

Sacré baba cools! Ca doit etre sympa d'etre baba cool en théorie, mais la j'ai l'impression que ya que les aspects négatifs, le bab coolisme porté à l'extreme.
Bon au moins c'est très bien, c'est le genre de chose dont on se rappelle dans un voyage.

Bisous bisous

Anonyme a dit…

Salut--quel histoire! Vous devez etre bien heureux d'avoir echappe la salete, le petit monstre!
Ian et Janine sont les chics types!
Question importante:
qui a tricote le pull de Ian? Janine?
--Jeanette

fanny a dit…

Hey Sister!
impressionnée par votre travail sur le bus, malgré les instruments de fortune, vous avez fait du bon boulot! il est nettement moins crado. (j'ai quand même bien rigolé!)
Enfin j'espère que toute les familles ne seront pas des exploitants en puissance, ceux la m'avaient l'air pas si cool que ca au final, un peu hypocrite cette mentalité bobo quand on abuse sur le concept de Woofing...au moins vous aurez découvert un mode de vie que vous ne risquez pas d'oublier!
quelle est la suite du programme?

p.s: je salue les photos,toujours très bien, notamment celle du petit monstre avec sa poule, c'est un beau portrait, spontané.
je vous fait de gros bisous!
Fanny

Anonyme a dit…

Ici Jeanette:

Avez-vous mange les chokos? Je m'en souviens dans le jardin de mes parents en Australie.

Je n'ai pas entendu l'expression "flash as a rat with a gold tooth," mais voici une autre expression australienne: "Flat out like a lizard drinking."
"Flat out" veut dire "tres occupe." C'est une forme de double-entendre ou jeu de mots. Un lezard est aplati quand il boit.

Vous etiez certainement "flat out like a lizard drinking" avec le WOOFing!

Claire a dit…

Thibault, toujours ponctuel, merci pour ton com !! Ca c'est sûr, on s'en souviendra ! Pas sûr qu'on soit vraiment très babas cools...

Jeanette, ton français est parfait ! C'est bien Janine qui a tricoté le pull de Ian. Il est beau, n'est-ce pas ? C'est un patron d'un catalogue Patons.
On a goûté les chokos mais on a trouvé que ça n'avait pas beaucoup de goût... Dommage, car l'arbre était plein !
L'expression du lézard est marrante, je la note ! En effet, on se sentait bien fatigué en partant !

Fanny, la suite du programme est en cours : on a fait Byron Bay et là on remonte vers Brisbane. Prochaines photos bientôt !
La photo de la petite terreur est prise par Gildas, je l'aime beaucoup aussi. Plein de kiss !!

Anonyme a dit…

OHOO.. Quelle aventure! Mais aussi quelle expérience! C'est vai qu'il faut sortir de chez soit pour voir d'autres réalités insoupsonnées. Hanson et Jude ne sont pas si coool
que ça mais vous vous en souviendrez tres longtemps car ce genre d'expérence marque pour longtemps. Moi je dirai que ce n'est pas négatif ; continuez à nous communiquer vos impressions.et vos emotions. J'espère que Boumbo va se tenir tranquille à l'avenir. Vous etes courageux ; continuez de l'etre.
Un wagon de bisous pour tous les deux. Nous sommes toujours avec vous.
MAMA RACHEL