Dans le dernier article, on vous avait promis du lourd, on vous avait fait miroité de la patate à gogo, de la terre en veux-tu en voilà, eh bien vous n'allez pas être déçus !
Rentrons tout de suite dans le vif du sujet...
Et on commence par une note artistique, avec une superbe oeuvre végétale (n'ayons pas peur des mots), réalisée par un Gildas très inspiré.
Nous en avions rêvé, Bundaberg l'a fait. Nous avons enfin expérimenté, comme tout voyageur en Working Holiday qui se respecte, le "fruit picking". Eh oui, on avait oublié la partie "working " de notre visa... Sauf que nous, en fait de fruits, on a plutôt fait dans la patate douce...
Voyez un peu, après notre premier jour, comme on adore notre job !
Alors, mais comment tout cela a-t-il commencé ? Comment avons-nous décidé de faire carrière dans la patate ??
A peine revenus de notre périple à Fraser Island, nous avons regagné "le continent" et plus particulièrement le petite ville de Childers. Devant l'état peu glorieux de nos finances, nous avons décidé de nous mettre en quête d'un travail.
Sauf que Childers, on n'a pas trop aimé. Déjà, impossible de trouver un spot sympa pour se garer. On a finalement passé la nuit à côté de l'autoroute, en face d'une station essence. Et pas de douches publiques en vue ! Et puis, à Childers, il doit y avoir environ 5 000 habitants. L'ambiance est, vous l'imaginez bien, totalement délirante... Avant de sentir la déprime arriver, on a mis le cap sur Bundaberg, à quelques dizaines de kilomètres plus au nord.
Bundaberg est une petite ville qui vit essentiellement de l'agriculture, et plus particulièrement de la canne à sucre, avec des champs à perte de vue. L'ambiance y est très rurale, bien moins policée que les stations balnéaires de la côté où nous avons pu séjourner. D'ailleurs, avouons-le, il n'y a pas grand chose à faire à Bundaberg...
Canne à sucre, à perte de vue !
Quelques photos en vrac du centre-ville de Bundaberg (ou Bundy pour les intimes)
Bundaberg, c'est aussi LA ville où tous les backpackers dans notre genre viennent tenter leur chance. C'est même carrément un business (et une grosse arnaque, je trouve). La plupart des auberges de jeunesse sont de mèche avec les fermes et les payent pour employer leurs clients. Les fermiers du coin ont donc en permanence un vivier de jeunes étrangers motivés et prêts à bosser dur pour quelques kopeks.
On s'est d'abord renseignés auprès de ces auberges de jeunesse (ou "backpackers") qui fleurissent à tous les coins de rue. Pour un hébergement en dortoir, à deux, il aurait fallu compter plus de 300 dollars la semaine, et sans aucune assurance de trouver du boulot. Certains avaient même des listes d'attente de 3 semaines pour pouvoir travailler. Très rassurant, quoi !
Un des nombreux backpackers de Bundy. Moi je dis : arnaque !
On a donc décidé de trouver du boulot comme des grands, sans passer par une auberge.
Mais avant de s'y mettre, on a passé une bonne nuit au bord d'une rivière, en face du club de croquet local (ça existe donc, des clubs de croquet !), et on s'est fait un nouveau copain trop mignon. On a enfin aperçu un possum (opossum, en version française), et on lui a jeté des bouts de pain sec. Il a eu l'air d'aimer ça, et il a passé le reste de la soirée à nous observer du haut d'une branche.
Hi, Mister Possum !
Le lendemain, on a appelé tous les fermiers de l'annuaire, soit une cinquantaine de numéros. A chaque fois, la réponse était : "sorry, no job". Finalement, au dernier nom de la liste, alors qu'on commençait carrément à désespérer, la dame nous a donné le numéro de son voisin, planteur de patates douces, qui pouvait avoir besoin de main d'oeuvre.
Là, on appelle Dave, qui nous demande si on veut travailler le lendemain. Of course, mate !!!
Le lendemain, réveil à 5h (aïe aïe aïe !) pour être à 6h30 sur le tracteur.
On fait directement connaissance avec nos nouveaux collègues, Anette, Calvin, Dan, Ben, Carol ou encore Cody, des australiens avec un accent pas possible qui enchaînent les clopes. D'ailleurs, le "smoko" (pause cigarette version Ozzie) est une vraie institution !
On grimpe tous sur le "digger", une machine qui creuse la terre et remonte les patates à la surface.
Notre tâche est d'attraper les patates sorties de la terre à un rythme effréné. Un vrai marathon ! A la fin du premier rang de patates, on est en sueur, essoufflés et couverts de terre. Le rythme est intensif, mais au moins on ne se casse pas le dos à tout ramasser à la main.
Après la récolte, place au "packing". Il s'agit de mettre les patates récoltées en boîtes.
Pour moi (Claire), cela consiste à trier les patates par calibre, encore une fois à un rythme très soutenu. Tiny, small, small-medium, medium, large, second choice.... Attention, il ne faut pas se tromper !
Quand une boîte est remplie, je cris "empty please" (tout le monde se moque de mon accent...), et un Gildas essoufflé (ou un Dan, ou un Troy, ça dépend) vient chercher la boîte pour la peser, la fermer et la poser sur des palettes.
Gildas porte donc des caisses de 19kgs de patates à longueur de journée... Dur dur !!
Mon travailleur de force
Une partie infime de notre récolte de la journée, prête à partir pour Sydney, Brisbane ou Perth.
Voilà donc en quoi consiste notre quotidien depuis 2 semaines....
On commence tôt, généralement à 7h, et on termine vers 15h30.On rentre au camping (oui, car on s'est payé le luxe de prendre un camping, avec salle de bain privée svp !!), on se douche (30mn au moins de décrassage en règle), on mange, et on se couche vers 21h, lessivés.
Notre camping, presque exclusivement peuplé de retraités... Ambiance folle garantie !
Le boulot est loin d'être passionnant, on a l'impression d'être dans "Les Temps modernes". Du boulot à la chaîne, des pauses chronométrées, des tâches ingrates et inintéressantes... On se demande comment font nos collègues, qui bossent ici depuis des années (ils n'ont surement pas le choix), et on se félicite tous les jours d'avoir pu faire des études.
Heureusement, l'ambiance est bonne au "shed" (entrepôt), et personne ne nous met la pression même si le rythme est soutenu.
On est quand même en deça de nos prévisions financièrement, car on a peu travaillé cette semaine à cause de la pluie, et que l'Etat nous retire 5 dollars/h de taxes sur notre salaire déjà pas mirobolant. Nous qui prévoyions de travailler 3 semaines, on va sûrement devoir rester 1 mois.
Allez, ça fait partie du voyage !!
Et puis, on peut se prendre des bains de boue gratuits ! Et manger des patates douces tous les jours ! Youpi !
La terre rouge dans laquelle pousse les patates se glisse partout, dans nos ongles, nos oreilles, nos narines...
Le premier jour, on a récolté les patates à mains nues... Erreur !!
(Attention, photo pouvant choquer le jeune public)
Photo prise après 2 lavages de mains au savon...
Le lendemain, on avait compris la leçon : ongles coupés, et gants !
Et depuis, ça va (un peu) mieux !
Même nos pieds sont couverts de terre malgré nos baskets et nos chaussettes...
(Encore une photo d'horreur, attention aux âmes sensibles !)
Ma nouvelle pédicure pour l'été...
Et ne parlons pas du Boumbo, qu'on est en train de repeindre en marron !
D'ailleurs, en parlant de Boumbo,on a eu notre première crevaison lors de notre 2e jour de boulot. On roulait pour rentrer des champs, quand on a entendu un gros "Pchhhhhhhhhhhh". On a cru qu'il s'agissait des systèmes d'irrigation sur le côté, puis on a remarqué que le van penchait vraiment d'un côté....
C'était un pneu neuf en plus ! Dégoûtés, on a dû dépenser notre première journée de salaire dans l'achat d'un nouveau pneu... Ca arrive !
Bon, mais à part ça, y'a pas que le boulot dans la vie !
Qu'est-ce qu'on fait à Bundaberg le WE ?
Option 1 : On va à la plage. Et comme il fait bien chaud, on se baigne ! Yes !!!!
La plage de Mon Repos (On aime bien son nom frenchie !)
La plage de Bargara, au coucher du soleil (trop froid pour se baigner !)
-Option 2 : On boit pour oublier !!
Au programme, visite de la distillerie de rhum et dégustation.
Alors, il est bon le rhum de Bundaberg ?
Réponse en images :
A mon tour !
2e visite, la "Brewery" (brasserie) de Bundaberg. On y fabrique de la bière aromatisée au gingembre, à la pêche ou encore à la pomme.
En fait, c'est de la triche, car il n'y a pas du tout d'alcool dans la "ginger beer", c'est plutôt un soda. Comme ça, on peut se saouler en toute sérénité ! En tous cas, c'est rudement bon !
Ahlàlà, qu'est-ce qu'on s'amuse à Bundy !!
Voilà un peu notre épopée de la patate ! On vous racontera comment ça avance au fur et à mesure, et on vous dira si on a trouvé une stratégie anti-terre-qui-s'infiltre-partout !
Allez, on vous laisse, il est temps d'aller préparer le dîner (eh oui, il est 17h30) ! Au menu : galettes de patates douces. Yummy !!
Gros bisous à tous, et bonnes vacances à tous ceux qui partent en août !
7 commentaires:
Aaah quand meme! (une semaine que je ne dors plus ;-))
Bon les images sont assez choquantes effectivement. Déjà l'oeuvre "artistique" de Gilou me fait penser au fameux "caca dans les bois", et Mr Opossum n'est pas beau du tout!! Brrr
Claire enfin tu prends des couleurs, il était temps! Encore un peu et tu finiras chez les peaux rouges :) Sympa l'activité pataate, j'imagine comment ça doit être cassant. Mais c'est l'occas de nous écrire un livre de recette sur les 1001 façons de récolter, trier et cuisiner les patates (elles sont bonnes j'espère??). En tous cas j'espère que ça vous permettra de mettre assez de coté..
Mettez moi une petite ginger beer de coté, ça à l'air bien sympa.
Bon courage, vous allez assurer!
AH faut bien renflouer les caisses un peu! Alors vous penser que c'est la derniere fois de votre voyage que vous aurez besoin de travailler? Bon en tout cas vous avez l'air de bien vous amusez ça fait plaisir a voir!
Bisous bisous!
Hmmm, des bonnes patates !! Impressionnant de voir comment ça s'infiltre partout ! Je pense que vous allez apprécier de ne plus avoir à vous "décrotter" tous les soirs quand l'épopée patate sera finie ! Il vous reste combien de temps à tenir au final ? Ca vous permettra de voyager combien de temps avant de vous remettre au boulot ?
Bière au gingembre, beurkkkkk moi je préfère le rhum :D
Bon courage à vous deux et gros bisous :)
alors là, respect et compassion !
je ne pourrai plus faire mes frites sans penser à vous dorénavant, ça doit être vraiment chiant, monotone et fatiguant. Comme vous le disiez, on apprécie d'avoir fait des études et de pouvoir envisager d'autres choix que celui de ce job. En attendant vous faites rentrer un peu de blé et d'oseille avant de faire des choux gras!
J'ai vu que le logo du Rhum de Bundaberg est un ours polaire; vu la végétation, le dernier a du partir il y a un bon moment. Ca sent le soleil plus que la neige!
Vous devez attendre avec impatience de pouvoir vous remettre en route vers de nouvelles aventures et nous suivons votre périple sur une carte.
Avez vous une idée de où vous serez à Noël. Nous faut-il viser Adélaide, Perth ou ....Gladstone?
énormes bisous
Vous travaillez bieeeeen?
Gildas t'as monté la palette de patates?
Elle chante bien Amel Bent!
Tu veux devenir chef? Malik il travaille pas bieeen!
Dédicace aux deux zouzous qui me comprendront, et surtout Gildas qui doit se remémorer des souvenirs Auchan ... la vie la vraie !!
Bisous et bon courage
Salut Claire et Gildas--ici Jeanette.
J'espere que vous n'etes pas trop fatigues (pardon--je ne peux pas inserer les accents).
Moi, j'adore le ginger beer! Et aussi le Buderim ginger--c'est delicieux et on ne peut pas le trouver aux Etats Unis.
Ma parole, c'est des patates mutantes?! Mes pauvres j'en pleure pour vos mains et pieds mais du courage! Cependant veillez à ne pas enchainer l'option 1 après être passer par la case option 2 (vu comme Gildas a l'air d'êtr au paradis!)! quoique avec le travail de titan qu'il abat il rique pas d'avoir du ventre a cause de la bière. Allez courage et PS: vos photos st très belles effectivement.
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