Fraser Island

Coucou la France !

Avertissement :  Pour raconter notre aventure à Fraser island, je vous ai pondu un article géant. Alors, assurez-vous que vous avez au moins 15mn devant vous, un mug de café, vos lunettes sur le nez, installez-vous confortablement dans votre fauteuil, et c'est parti !

 Je reprends pour papa Manu qui semble perdu dans le déroulement du programme :

Après vous avoir parlé de la Sunshine Coast et plus particulièrement de Noosa, on continue dans l'ordre chronologique (et du Sud au Nord) avec Fraser Island. 

Allez, une petite note culture-confiture avant de commencer l'article et de vous envoyer 12 000 photos :

Fraser Island est la plus grande île de sable au monde, elle mesure 123 kms de long. Elle fait partie du Great Sandy National Park et est inscrite au patrimoine de l'UNESCO. L'île abrite la moitié des lacs dunaires perchés du monde, qui sont en fait des retenues d'eau de pluie. Les véhicules ont le droit de circuler sur l'île, mais elle n'est accessible qu'aux 4x4.

L'île est appelée "K'Gari" en langue aborigène, ce qui signifie "paradis". Et ce n'est pas pour rien !

Munis de nos permis de camper  pour 5 nuits, nous avons quitté Noosa pour nous aventurer dans le Great Sandy National Park. En fait, nous voulions surtout faire l'expérience de rouler sur la plage entre Noosa et Rainbow Beach, point de départ des ferries pour Fraser. 

Première étape avant de nous élancer sur la plage : le dégonflage des pneus, afin d'avoir plus d'adhérence au sol et d'éviter l'enlisement. (Bien sûr, nous ne nous sommes pas enlisés, pas du tout ! Nous avons juste légèrement "patiné"... Mais on en reparlera à la fin, ne ternissons pas notre lustre dès le début de l'article).

 

Boumbo part à l'assaut des sables !

Conduire sur la plage est une expérience incroyable, on souriait sans arrêt tellement on n'en revenait pas...

Notre ami Gipi n'en revient pas non plus, d'ailleurs ils croit qu'on roule dans l'eau... Il ne nous a pas été d'une grande utilité !

Et pourtant si, c'est bien réel ! C'est une vraie route, avec deux voies !

En tous cas, sur le sable, le Boumbo assure ! Et le conducteur aussi ;)

 Freedom !!!!!!!!

 Ah tiens, une charmante rencontre... Vu la taille de cette méduse, ça ne donne pas envie de se baigner !

En chemin vers Rainbow Beach, on s'arrête au Red Canyon. Ces dunes rouges qui se découpent sur le ciel bleu, c'est magique. On est sous le charme !

On décide de laisser une trace de notre passage. (Juste avant de voir un panneau interdisant les "graffitis". Oups !)

 

Arrivés à Rainbow Beach, nous prenons le ferry qui nous emmène à Fraser Island. 90 dollars pour 10mn de traversée, ce n'est pas donné ! Mais ça en vaut largement le coup.

 Notre première étape sur Fraser Island : le lac Boomanjin, où nous passerons une nuit. Nous empruntons donc une piste mi-terre mi-sable, pleine de bosses, de trous, de racines et de cailloux. On est secoués de partout, les objets volent à l'arrière du van, on commence à comprendre pourquoi il faut un 4x4 ici ! 

 

Après 15kms de piste qui nous paraissent 100kms, on finit par débarquer dans le campement très sommaire, et on fait connaissance avec un groupe d'Indiens délurés qui nous cuisineront un bon poulet aux épices le soir venu.

Le lac Boomanjin est très vaste, et son eau est d'une couleur brun-rouge due aux tanins des plantes qui le tapissent. On est seuls dans ce paysage lunaire, et on se régale à prendre des tas de photos.

 

On récidive même notre acte de vandalisme en laissant un deuxième tag sur le sable !
(Je sous-titre car ce n'est pas très lisible : "Salut Cergy, Azereix, Toulouse, Le Mans, Le Nord, Lomé..." Et pardon pour ceux qu'on a oublié, on n'avait plus de place ! Mais on voulait vous dire qu'on pensait à vous !

Deuxième jour : il ne fait pas très beau, mais ce ciel menaçant donne à l'île des couleurs magiques et mystérieuses. On part explorer un autre lac, le lac Birrabeen. C'est reparti pour des kilomètres de piste cabossée, mais on commence à s'habituer.

Encore une fois, on est seuls sur les rives du lac, (c'est le bon côté de faire du tourisme en hiver), et on découvre un sable blanc comme neige et une eau cristalline.

 

Allez, en voiture, on va maintenant visiter le lac Wabby, le plus profond de l'île (et le lac perché le plus profond du monde). Après l'ascension d'une dune très raide, le paysage change et on se croirait en plein désert. Le sable jaune contraste avec le vert émeraude du lac, et quelques touristes courageux se baignent.

On remonte ensuite à bord du Boumbo pour aller voir Eli Creek, le cours d'eau le plus important de l'île. L'eau est transparente et on ose même se mouiller les jambes. 

 

On n'est pas seuls, ici ! Des tas de groupes de touristes viennent en excursion sur l'île à la journée. Nous, on crâne un peu, on est tous fiers d'être venus avec notre propre van et de camper plusieurs nuits sur place.

A peine un peu plus loin sur la plage gît l'épave du Maheno, un bateau de croisière échoué sur l'île depuis 1935. Il a moins fière allure qu'à ses débuts...

Juste à côté, une autre épave, celle d'une raie manta imposante. Encore une qu'on n'aimerait pas rencontrer sous l'eau, quoiqu'il paraît que ce sont des animaux très pacifiques. Mouais....

On passe ensuite devant les Pinnacles, des falaises de sable coloré.

  

 Après une nuit passée sur la plage, on gare Boumbo à Central station, un camping sommaire qui n'a de moderne que le nom. On dort au milieu des arbres géants, dans une forêt lugubre et humide, à lutter contre une invasion de moustiques.

Le lendemain, direction le lac Allom, un lac plus petit entouré de forêt dont on peu faire le tour à pied. En se baladant, on rencontre quelques tortues sauvages de taille modeste, qui refusent de se laisser photographier.

Puis on continue jusqu'à la pointe Nord de l'île, où on contourne le rocher appelé Indian Head.

En suivant un petit ponton en bois, on arrive aux Champagne Pools, des piscines naturelles creusées par l'érosion dans la roche, où on peut se baigner en été à l'abri des méduses, requins et autres joyeusetés sous-marines. Etant donné la température, on n'a pas tenté l'expérience !

Mais on a tout de même admiré le paysage. Depuis le ponton, on a même pu apercevoir au loin des baleines en migration jouer et sauter dans l'océan, c'était un spectacle magique ! (Et bien sûr, on avait laissé le gros objectif dans le van...)

On passera notre avant-dernière nuit au campement (tout aussi sommaire) de Waddy Point, où on pourra tout de même prendre notre première douche en 4 jours. Il était temps !

(Bien sûr, on ne vous parle même pas des téléphones portables et autres outils internet, qui étaient complètement hors de propos durant notre séjour sur l'île !)

Le dernier jour, nous re-parcourons l'île en sens inverse , avant de passer une dernière nuit sur la plage pour reprendre le ferry. Armés de notre essentiel planning des marées (autant éviter de se faire emporter par la mer), nous voilà donc partis pour refaire à l'envers la bonne centaine de kilomètres parcourus. 

Sur le chemin, on fait plusieurs rencontres sympathiques. 

Un dingo sauvage, qui s'est approché bien près du van. Les dingos sont très nombreux sur l'île et commencent à se montrer agressifs envers les touristes, à force d'être harcelés et nourris. Il y a donc une législation très ferme en la matière : interdiction de les appeler ou de les toucher, de les nourrir, de laisser des détritus où que ce soit. Tous les campements sont entourés de grilles pour empêcher les dingos d'approcher, et les poubelles sont enfermées et cadenassées.

Encore moins rassurant, nous croisons sur la plage un serpent marin d'une bonne ampleur. Pour les besoins du blog, nous avons pris notre courage à deux mains pour aller le photographier. 

C'est là qu'on s'aperçoit qu'il n'est pas mort comme on le croyait... Il est bien vivant, quoique pas très tonique.

Absorbés par notre photo, nous ne voyons pas la vaguelette qui arrive derrière nous et enroule le serpent autour de la roue avant de Boumbo... Au secours !!

On arrive finalement à manoeuvrer pour ne pas écraser le pauvre serpent. Gildas veut lui laisser la vie sauve, car il trouve qu'il a "une tête gentille". Mouaich...

On n'avait jamais vu de serpents marins. Ils sont équipés d'une queue à la manière des anguilles, c'est impressionnant. 

Après quelques recherches google, et après avoir interrogé des rangers, il s'avère qu'il s'agissait d'un Elegant, un serpent très venimeux dont la seule morsure est mortelle. Voilà qui nous rassure.... C'est décidé, on ne se baignera pas dans cet océan !

Quelques kilomètres plus loin, on tombe sur son cousin...

Argh !!!!! Il est temps de retourner à la civilisation !! Internet nous manque, on a envie d'une bonne douche, et on en a marre d'avoir du sable partout ! Dans le van, c'est carrément Paris-plage.

Alors, bilan du séjour ?

On a a-do-ré ! Quelle aventure !! On s'est sentis comme des robinsons sur notre île, on a vu des paysages magnifiques, des animaux sauvages,  on a roulé sur la plage, les cheveux dans le vent, on a vécu en autarcie avec notre bidon d'eau et nos provisions, (porridge sans sucre le dernier jour...), on a dormi au bord de la plage avec les vagues en fond sonore... On a mis Boumbo à rude épreuve sur des pistes défoncées, et tout ça sans problèmes !

Nous passerons tout de même sous silence ce grand moment de solitude où nous nous sommes enlisés par 3 fois sur le même chemin, usant même la patience du gentil pêcheur australien qui nous a tracté sans relâche... Finalement, on a été obligés d'aplanir le chemin à l'aide de nos mains et de nos pieds, pour qu'enfin Boumbo (trop bas de caisse, pour le coup) puisse passer ! Et tout ça sous la pluie, pour rajouter du piment à la scène.

Mais bon, ça fait partie du voyage !

De retour sur le "continent", on s'est rués pour lire nos mails, et surtout pour prendre une bonne douche ! 

D'ailleurs, Boumbo aussi a eu droit à sa douche bien méritée !

 

Dans un prochain épisode, vous verrez comment vos intrépides aventuriers se retrouvent coincés dans un bled à trier des patates à la chaîne. Mais combien de tonnes de patates mettront-ils en carton ? Parviendront-ils à distinguer les patates small des patates medium ? Trouveront-ils enfin un moyen pour enlever la terre de leurs ongles ? Ahah ! Suspens ! Et suite au prochain épisode...

Stay tuned !

On vous kiss bien fort !